Règles VFR

Pour éclaircir ce point, nous allons nous baser sur l'organisation américaine de l'espace aérien, fondé sur la distinction fondamentale entre espace aérien au-dessus et en-dessous de 18000 ft. Les développements qui suivent peuvent aisément être extrapolés pour les espaces aériens des autres pays. D'une façon générale, des règles plus détaillées sont données pour les vols en VFR ou en IFR aux tutoriels qui traitent des navigations dans ces conditions

On appelle vol VFR un vol accompli en conditions météorologiques telles que le pilote conserve la vue du sol. Les pilotes titulaires du brevet de pilote de base ne sont autorisés à voler qu'en conditions VFR. En vol VFR, y compris en espace aérien contrôlé, il n'est pas nécessaire de contacter les autorités du contrôle aérien. Aux Etats-Unis, par exemple, l'espace contrôlé commence vers 1200 ft/sol. Le pilote au-delà de cette limite peut utilement régler sa fréquence radio sur le contrôle aérien de la zone et, sans communiquer, entendre les communications radio des appareils volant dans son secteur. Si, en vol VFR, ce qui n'est pas obligatoire, on a déposé un plan de vol, on doit, par contre, contacter les autorités de contrôle aérien au long de sa route. On peut voler VFR jusqu'à la limite des 18000 ft. Au-dessus, tout vol est obligatoirement en IFR, c'est-à-dire un vol aux instruments uniquement, le pilote n'utilisant plus de repères visuels au sol. On peut distinguer entre le vol VFR à basse altitude et le vol VFR à haute altitude. Le vol VFR à basse altitude concerne essentiellement les avions de base de l'aviation générale (type Cessna 172SP ou Robin DR-400). Le vol VFR à haute altitude concerne les avions plus avancés de l'aviation générale (type Baron 58) voire certains avions de l'aviation commerciale, qui peuvent choisir de voler en-dessous de 18000 ft

• pour ce qui est des repères au sol, le VFR à basse altitude utilise les cartes aéronautique standard du vol VFR, ces cartes qui présentent le relief du terrain (avec une précision géographique assez importante) et les diverses informations aéronautiques utiles au vol (l'exemple-type en est les cartes VFR que l'on trouve dans FS). Le VFR à haute altitude utilise des cartes d'une échelle inférieure, qui donnent moins de repères (puisque l'avion vole plus haut)
• pour ce qui est des routes aériennes, le vol VFR ne peut pas utiliser les voies aériennes de basse altitude ou "Victor Airways' -système qui existe essentiellement aux Etats-Unis. Ce sont des routes aériennes tracées en-dessous de 18000 ft. Elles ne peuvent servir qu'aux vols IFR. Les vols VFR sont des vols qui sont, avant tout, des lignes droites qui joignent le terrain de départ au terrain d'arrivée et qui doivent éventuellement prendre en compte les espaces aériens réglementés ou contrôlés rencontrés au long de cette route (ce qui peut donc éventuellement amener, fonction des altitudes requises, à des tracés de routes en plusieurs tronçons). Par rapport aux routes IFR à basse altitude, aux Etats-Unis, le tracé d'une route VFR peut, on pas suivre de près, ou couper une route IFR à basse altitude. Cela ne présente aucun problème puisque les altitudes de vol en VFR et IFR sont différentes: les vols VFR suivent la règle hémisphérique, avec des altitudes se terminant par 500 (3500, 4500 ft, etc); les vols IFR suivent, quel que soit le cap, des altitudes en milliers simples (3000, 4000 ft, etc)

Pour ce qui est des chiffres, données et règlementation utiles à un pilote privé qui vole VFR, on peut donner celles qui suivent:

• valeurs météo pour voler VFR: visibilité 3 nautiques, 2000ft de distance horizontale aux nuages ou 1000ft au-dessus ou 500 ft en-dessous des nuages (pour le VFR haut, qui ne concerne pas vraiment les pilotes privés: visi 5 nautiques, 1 NM horizontal/nuages et 1000ft au-dessus ou en-dessous des nuages)
• valeurs météo spéciales: dans les espaces aériens de classe B des grands aéroports: visi 3 NM et hors des nuages; en espace non contrôlé en-dessous de 1200 ft AGL, 1NM de visi et hors des nuages; le vol est interdit dans les espaces aériens de classe B, C, D et E quand le plafond est inférieur à 1000ft ou la visibilité inférieure à 3 NM; dans ce cas, le pilote peut être autorisé à du "VFR spécial" pour décoller et atterrir: visi d'au moins 1 NM et hors des nuages; le VFR spécial est interdit sur la plupart des grands aéroports et interdit de nuit si le pilote n'est pas qualifié IFR
• règle hémisphérique: quand on vole sur un cap compris entre 0 et 179°, on doit choisir une altitude de vol en milliers de ft impair + 500 ft (3500, 5500, etc). Quand on vole sur un cap compris entre 180 et 359°: altitude de vol en milliers de ft pair + 500 ft (4500, 6500, etc)
• quantité de carburant: quantité nécessaire pour le vol PLUS une réserve de 30 mn de vol (en VFR de nuit, cette réserve doit être de 45 mn de vol)
• altitude minimale: au-dessus des zones peuplées 1000ft au-dessus de l'obstacle le plus élevé dans un rayon de 600 m (2000 ft); au-dessus des zones faiblement peuplées au moins 500 ft/sol; au-dessus de toute personne, navire, véhicule, installatation 500 ft au-dessus de ceux-ci
• plan de vol: les pilotes ne sont pas tenus de déposer un plan de vol pour une navigation VFR. Si le pilote dépose un plan de vol, il doit le clôturer 30 mn après l'atterrissage faute de déclencher les secours
• poids d'1 US gallon d'essence aviation: 6 livres (1 US gallon vaut 3,785l; 1 livre vaut 453,592 g)
• pour les avions anciens dont les vitesses sont souvent données en miles/h, multiplier la valeur par 0,87 pour convertir en noeuds

NOTAM! Pour les pilotes français l'Union Européenne, dans la perspective de la mise en place du "Ciel Unique" européen, vise à harmoniser et simplifier les rèbles applicables par les pilotes dans l'espace européen, en établissant des "règles de l'air européennes". Un premier texte est paru en 2012: le règlement d’exécution (UE) n°923/2012 de la Commission du 26 septembre 2012. Comme la plupart des Etats membres de l'UE, la France rend applicable ces dispositions à partir du 4 décembre 2014, lesquelles se substituent automatiquement aux dispositions nationales correspondantes. deux documents utiles se trouvent à partir de la home page du site SIA de la DGAC, qui renvoie au site de la DGAC: les principaux changements applicables en France au 04/12/2014 et, plus complet, un tableau comparatif des différences entre le règlement européen et la réglementation française. Il est utile de parcourir rapidement ces documents mais les différences ne sont pas fondamentales et concernent surtout des points de détail

Pour le vol VFR:

• VFR spécial: hors des nuages et en vue du sol; visi non inférieure à 1500m, vitesse 140 noeuds maximum (à moduler)
• hauteur minimale en campagne: 500ft par rapport à l'obstacle le plus élevé dans un rayon de 500ft
• VFR de nuit: il n'y a plus de différence entre vol local et vol de voyage; pas de plan de vol quand le vol ne concerne qu'un seul organisme d'approche ou un seul organisme secteur d'information de vol dans la phase de croisière (et que la liaison radio est établie avec ledit). Nouvelles conditions VFR nuit: 5000m en-dessous de 10000ft, plafond 1500ft, vue du sol si en-dessous de 3000ft AMSL ou 1000 ASFC (le plus haut), distance aux nuages: 1500m horizontal, 1000ft vertical (sauf en-dessous 3000ft AMSL ou 1000 ASFC en espace F et G: il suffit de voler hors des nuages)
• communications radio: obligatoire pour tous les types d'espace aérien et non plus pour les classes B et E, et vol local (veille), seulement. Progressivement apparaîtront des zones à utilisation obligatoire de radio (RMZ) et de transpondeur (TMZ) -équivalents des actuelles zones R
• les pilotes sont tenus à transmettre les observations de conditions météo spéciales ou exceptionnelles au contrôle
• le plan de vol obligatoire doit être déposé 1h avant le vol et, en vol, 10mn avant l'entrée ou l'arrivée à la zone considérée

On notera enfin que tout ceci va encore évoluer puisqu'un complèment aux règles nouvelles (le SERA Part C) devrait paraître au cours de l'année 2015